Un peintre exceptionnel : Nicholas Hilliard (c.1547-1619)
Dernière mise à jour : 10 août
Quelques mots sur une copie commencée il y a peu. C'est d'ailleurs un récit à épisodes que je vous propose de suivre, sur le travail extrêmement minutieux réalisé par Nicholas Hilliard.
Ce peintre a laissé une abondante production de portraits miniatures, très connus dans le milieu de l'histoire de l'art, de la défunte Elisabeth 1ere - souveraine d'Angleteterre ayant régné jusqu'en 1603. Parmi les somptueuses peintures conçues par l'artiste, j'ai jeté mon dévolu sur l'oeuvre - quelque peu dissonante dans son parcours puisqu'elle mesure 2235 x 1689 mm - qui se trouve exposée sur un mur du château de la célèbre collection de Hardwick Hall, dans le Derbyshire. Elle prend place à l'intérieur d'un cadre en bois sculpté en haut relief, orné de moulures de perles, d'oves et de dards.
Pour vraiment m'imprégner de l'univers de Nicholas Hilliard, quelques lectures générales m'ont été bien utiles en amont : les ouvrages de Roy Strong, éminent historien de l'art britannique, et le merveilleux petit bouquin de Mélanie Taylor, the Truth of the line (2013) qui imagine la vie du miniaturiste dans son atelier, au temps des Tudor.
Pourquoi cette oeuvre en particulier ? Ce qui m'a plu d'emblée, ce sont les créatures monstrueuses et animaux divers mêlés aux plis de la robe. La variété des couleurs, les reflets nacrés, les effets moirés du tissu, le passage du blanc à l'ivoire, sans compter les innombrables perles couvrant la parure. Et ce visage blafard de la reine engoncé dans sa fraise, le corps tenu par son habit de majesté rigide.
Je me suis finalement décidée à en faire une copie, sur grand format, et non une recréation, en me doutant que ce travail serait déjà très long, qu'il m'occuperait vraisemblablement plus d'une année. Largement de quoi raconter les péripéties d'ateliers, au fils des jours.
J'ai donc opté avec la même attention pour un châssis pré-encollé et enduit, de 200 x 120 cm. Je l'ai recouvert de deux sous-couches teintées d'ocre rouge, de manière à obtenir quelques effets de transparence dans la peinture des carnations et de la tenture rouge-orangée, suspendue à l'arrière-plan. La pose de ces sous-couches n'est pas parfaitement homogène. Je l'ai voulu ainsi. D'abord pour économiser un peu mes couleurs, mais surtout pour avoir quelques irrégularités et créer des reflets laissant transparaître le blanc de la couche d'enduction.
Je reviendrai plus tard sur les raisons pour lesquelles je n'ai pas choisi ici d'entreprendre une recréation. J'évoquerai aussi la mise au carreau, et le dessin !
Φ - Phi
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