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Profession de Foi

sduhem

" Artiste, vous aimez les marchands d’art ? Ouihhh !!! Absolument !!!"

" Vous aimez leurs « bons conseils «  ? ..euh… pas toujours"


Alors, Ne lâchez rien de ce que vous êtes et de ce qui vous inspire.





 


J’assume

Ma position en tant qu’artiste-copiste et …historienne de l’art




Créer et montrer implique des responsabilités : celles de répondre aux questions, d’expliquer, de se justifier parfois, ou d’accueillir divers « conseils », ce que l’artiste fait volontiers. Pourtant, a priori, il devrait être assez libre et pouvoir faire sa promotion sans avoir à donner d’explications. Vous connaissez le lieu commun :  « une oeuvre se suffit à elle-même « , et d’une certaine façon, il ne devrait pas avoir à se justifier.



La réalité montre que ça n’est pas tout à fait le cas. Beaucoup de personnes sont toujours prêtes à vous donner de « bons conseils ». En tant qu’artiste, il faut être ouvert aux propositions, être capable d’entendre les idées nouvelles, c’est certain. Toutefois, il est des conseils dont on se passerait bien parce qu’ils touchent à la nature profonde de ce que vous êtes ou de ce que vous défendez.


En tant qu’artiste, je commence à recevoir tous ces « bons conseils ». Mieux vaut en rire, n'est-ce pas ?


Portrait de Phi-Artiste-Peintre, en train de rire
Phi-Artiste-Peintre, qui se marre !

Par exemple :

« Vous ne devriez pas insister sur la technique, c’est de l’artisanat, pas de l’Art ! »,

« Vous ne devriez pas associer sur votre site vos créations aux copies de maître !  »,

« Vous ne devriez pas proposer des peintures « sur commande », ça n’est plus de l’Art »,

« Vous ne devriez pas afficher les prix dans une boutique ! l'Art ç an'estpas ça ! »

« Vous ne devriez pas faire de portraits de chiens ! »



Donc, quand on commence à vous expliquer ce qu’il faudrait faire et tout ça pour bien respecter la doxa du marché de l’art et des galeries… et que vous sentez confusément que cela vient bousculer profondément ce que vous êtes, et bien, il est temps de réagir…



A chacun son style !


L’exercice de la « profession de foi » n’est pas inintéressant pour se constituer des pare-feux et clarifier auprès de ses partenaires ce qui vous semble essentiel.



La mienne est la suivante, que je leur demande de bien vouloir respecter  :



  1. Je n’ai aucune prétention car 25 ans d’études de l’histoire de l’art me permettent de mesurer le gouffre qui sépare mon travail de celui des merveilleux artistes et maîtres qui se sont succédé jusqu’à aujourd’hui. Je défends simplement le statut de peintre, de créatrice et de copiste, comme une partie de moi-même qui aspire à s’exprimer.



  1. Je n’ai aucune intention de dissocier dans le parcours qui est le mien et dans la valorisation que je fais de celui-ci, la technique, le savoir-faire, l’art de la copie et la vente des oeuvres d’art, de la création elle-même. Parce que tous ces éléments forment un tout et que vouloir nier à la peinture à l’huile sa dimension technique ou artisanale, son rapport au commerce ou à la copie, c’est choisir d’effacer un pan entier de l’histoire de la création artistique.  Et s’il fallait argumenter  (je le fais par pur plaisir, car comme énoncé plus haut, en réalité, ma liberté en tant qu’artiste serait de n’avoir pas à le faire …) :


  • La plupart des grands artistes  je veux parler de ceux qui ont laissé un souvenir à l’Histoire et sans doute faudra-t-il faire un inventaire sérieux de la création contemporaine, étaient de merveilleux techniciens, mettant en oeuvre de rigoureux savoir-faire. La plupart se préoccupaient des « recettes de cuisine », pour certains c’en était même une obsession. Ils on laissé quantité de textes, qu’ils discutaient entre eux, qu’ils peaufinaient, qu’ils publiaient sous forme de traités. Ces « recettes » ont été au coeur des discussions académiques au moins jusqu’à la fin du XIXe siècle. Il est dommage qu’on ait oublié ce savoir et que les idéologies « déconstructives » de quelques intellectuels, à l’oeuvre depuis la Renaissance, aient cherché à faire disparaître le « savoir de la main », jugé « salissant », et bien moins noble que celui de « l’esprit ».



  • La plupart des grands artistes ont été de grands copistes. Certes, ils n’ont pas été que cela, mais ils ont pratiqué, parfois même durant de longues périodes, l’art de la copie. Le jugement péjoratif sur la pratique de la copie n’a aucun sens quand on connaît un tant soit peu son rôle dans la formation artistique, depuis l’aube des temps. C’est méconnaître l’histoire de l’art. S’il fallait prendre deux exemples …. On pourrait évoquer le temps passé par Michel-Ange dans la chapelle Brancacci, à Florence, à reproduire les fresques de Masaccio. On pourrait aussi argumenter sur la place des peintures de Degas - l’Absinthe, ou la femme dans un café,  dans une oeuvre d’Edward Hopper comme Nighthawks. La création d’un artiste n’est pas une production ex-nihilo, elle est le fruit de l’imprégnation, et pour les plus grands d’entre eux, d’un dépassement de cette imprégnation.



  • La reconstruction de l’art, opérée au XXe siècle dans le prolongement de Duchamp et de Picasso, a été essentielle. Elle était dans l’ordre des choses. Elle se poursuit avec le développement de l’Intelligence artificielle et du Transhumanisme, derrière lesquels se cachent des savoirs et des savoir-faire hautement spécialisés, ainsi que des idéologies, de la propagande et des censures. En tant qu’artiste, je souhaite conserver mon libre-arbitre et ne pas me soumettre aux idéologies tapies. J’accepte l’existence de tous les courants artistiques, la subjectivité de l’appréciation esthétique, jusqu’à la mienne, qui m’appartient et que je ne souhaite imposer à personne.



  • Enfin, je ne cacherai pas le besoin que j’ai de vivre de mon art, et donc de vendre.  Et comme la plupart des artistes d’hier et d’aujourd’hui, la nécessité que j’ai de proposer des prix et des commandes à une clientèle. Peindre sur mesure est un exercice merveilleux, tout à l’inverse d’être indigne. Par le passé, cette clientèle désignait  les « princes » ou les « mécènes », dont on faisait grand cas. Point de honte à vivre de leur bonne fortune. Heureusement qu’ils ont existé, autrement il ne resterait rien des oeuvres majeures de la création artistique occidentale. Une chance que les artistes aient su proposer leurs oeuvres et leurs prix, leurs conditions, leurs thèmes, leurs genres.



3) Pour résumer : personne n’a à vous imposer une manière de vous présenter ou de vous « conformer » aux règles du marché de l’art ou des galeries. Il n’y a pas de règles,  ou plutôt il n’y en a qu’une : ce que vous êtes et rien d’autre, ce qui vous conduit à créer, et ce que vous choisissez de défendre.


En tant que Phi-Artiste-Peintre, je défends une vision de l’art qui intègre tous les paramètres de la Création, ceux que les livres et l’histoire permettent d’approcher et de connaître, des oeuvres des maîtres aux oeuvres d’art populaire, de la créativité débordante à la reproduction mécanique. Et je me départis des conseils trop « avisés ».






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Phi Artiste-Peintre 
 

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